Petite histoire du Manoir de la Jarrie

Nous sommes ici sur un tertre à l’intersection de deux anciennes voies romaines, il y a 2000 ans, c’est un lieu stratégique pour positionner probablement une garnison romaine. Au Moyen-Âge, à la suite des invasions normandes, le Poitou souhaite défendre ses côtes; le château fort de Talmont est construit il y a 1000 ans.  La Seigneurie d’Olonne, dépendant de la baronnie de Talmont, fait édifier au XIIème siècle le château de La Jarrie, dont il ne reste aujourd’hui qu’une unique tour.

Au XVème siècle, une famille noble du Bas-Poitou, les Joussebert, possèdent La Jarrie jusqu’en 1626, date à laquelle Georges est pendu pour avoir livré des armes aux protestants qui occupaient le château de La Chaume. Cette même année, François Jannet, bourgeois des Sables d’Olonne, acquiert la maison noble de La Jarrie, et prend le titre de Sieur de La Jarrie ; le manoir reste dans la famille jusqu’en 1891. Les affaires d’Anatole Jannet, banquier à Luçon, périclitent. La famille Coutant devient propriétaire et cède à la commune en 1926 une parcelle pour la construction de la salle des Œuvres post-scolaires.

En 2005, la commune fait l’acquisition du vieux manoir. Sa restauration a pour but l’installation de la nouvelle mairie et d’une médiathèque. Le Bâti se compose d’une grande tour médiévale. On distingue dans la partie haute des pierres en encorbellement, qui sont les restes de bretèches défensives. L’ajout de la toiture date du XVIeme siècle (la charpente est datée de 1591-1594). Le percement des trois baies côté sud daterait du XVIIeme afin de transformer le château défensif en véritable manoir. Le corps de logis central était flanqué originellement de 2 ailes, dessinant une vaste cour en U, ouvrant à l’Est. Il était composé au XVIIeme de 6 travées. On pense à un abandon partiel de la propriété par la famille Jannet au cours du XIXeme qui expliquerait que la famille Coutant envisage des transformations en se recentrant sur la partie proche de la tour. L’aile nord présente un rez-de-chaussée entièrement voûté, il s’agit de caves à fonctions domestiques et un étage à petites ouvertures à fonction de greniers.

Cette petite histoire est tirée de l’excellent ouvrage de Louise Robin : OLONNE SUR MER, NATURE ET PATRIMOINE aux Éditions de Beaupré.