FÊTE DE LA NATURE 2021

Fête de la nature 2021 Puits d’enfer. Sur les falaises, une dune perchée aux milieux variés…

La sortie commentée tout public organisée par l’APNO dans le cadre de la Fête de la Nature 2021 a permis à deux groupes de 10 personnes de découvrir le magnifique site du Puits d’Enfer dans le respect des règles sanitaires en vigueur, sous l’œil du photographe délégué par l’organisation de la Fête de la Nature.

Ce site se caractérise par une dune fossile perchée et des falaises rocheuses constituées de granite et de roches métamorphiques, gneiss et micaschistes formées pendant l’orogénèse Hercynienne il y a 350 millions d’années. Ce sont les restes d’une ancienne montagne très haute et très étendue comparable à l’Himalaya d’aujourd’hui. La tectonique hercynienne a provoqué un décrochement entre les Sables et la Chaume, on retrouve en décalé les mêmes roches qui constituent une série métamorphique et entre les deux un espace effondré où se trouvent les marais d’Olonne. Les roches plus résistantes constituent les pointes et de chaque côté de ces pointes, des zones très fragilisées par l’érosion marine. En surface, le ruissellement et le piétinement accélèrent l’érosion.

Végétation des falaises : la Criste marine (Crithmum maritimum) très résistante aux embruns salés est présente en haut de falaise, l’Armérie maritime (Armeria maritima) à fleurs roses et le Plantain corne de cerf ( Plantago coronopus) tentent de s’installer sur ces espaces abondamment piétinés. Dans les fissures et les replats où l’eau circule et stagne une végétation spécifique s’installe, le Jonc aigu (Joncus acutus), l’Ecuelle d’eau (Hydrocotyle vulgaris), la Samole de Valérand (Samolus valerandi).

Végétation de la dune perchée : en cheminant en haut de falaises nous découvrons différentes ambiances végétales avec alternances de zones sèches et de zones humides. Les roselières avec le Roseau commun (Phragmites australis) et salicaires installées dans les zones très humides évoluent parfois en fourrés très denses constitués de ronces et de prunelliers d’où émergent quelques Saules cendrés (salix cinerea), le Chèvre-feuille (Lonicera sp), la Garance voyageuse( Rubia peregrina), l’Œnanthe faux boucage (Oenante pimpinelloides), le Scorsonère humble (Scorzonera humilis), le Cirse tubéreux (Cirsium tuberosum) y trouvent leur place avec en bordure la Bette maritime (Beta maritima), le Céleri (Apium graveolens), l’Oseille crépue (Rumex crispus,) la Pimprenelle à fruit réticulé (Poterium sanguisorba = Sanguisorba minor),le Lotier corniculé (Lotus corniculatus) ; le chant de la Cisticole des joncs (cisticola juncidis) nous accompagne tout au long de la sortie.

La dune est une dune perchée fossile formée il y a environ 5000 ans, une petite zone près du parking a encore des oyats ! Après les zones humides on retrouve un cortège dunaire avec la Canche blanchâtre (Corynephorus canescens), le Vulpin à une seule glume (Vulpia fasciculata), la Jasione des montagnes (Jasiona montana var.maritima), l’Helianthème à goutte (Tuberaria guttata), l’Euphorbe des ports (Euphorbia portlandica) , la Laîche des sables(Carex arenaria)et des plantes avec un statut de protection régionale, le Crépide de Suffren (Crepis suffreniana), l’Ornithope comprimé (Ornithopus compressus ),la Linaire des sables (Lineraria arenaria). Il est à noter que la recherche de l’Hélianthème à gouttes, repérée auparavant à failli nous faire piétiner une Coronelle lisse (Coronella austriaca) qui tentait de se réchauffer sur cette partie dunaire à végétation rase ; l’agitation lui a fait rejointe son trou proche.

Dans une cuvette protégée près de l’anse du Vieux Moulin la dune grise est bien présente avec son cortège de plantes caractéristiques que sont l’Immortelle des dunes (Helichrysum stoechas), le Raisin de mer (Ephedra distachia), l’Armoise de Lloyd (Artemisia Lloyidii), le Panicaut champêtre (Eryngium campestre) et le Liseron des sables (Calystegia soldanella) .

De l’autre côté de la route côtière, sur la partie nord de l’ancien circuit automobile, on retrouve cette dune grise derrière un ourlet de chênes verts, avec beaucoup de Queue de lièvre (Lagurus ovatus),la Brize élevée (Briza maxima) avec ses inflorescences en forme de cœur, l’Erodium à feuille de cigüe (Erodium cicutarium), le Compagnon blanc (Silene latifolia) et le joli Silène de France (Silene gallica var .quinquevulnera) aux pétales rouge et blanc. Le Lavatère arborescent ou Mauve royale (Lavatera arborea) est magnifique mais indique probablement une zone riche en déchets organiques.

Cette dernière zone est très dégradée, traces de roues, crottes de chien, buissons d’ajoncs brûlés. Le projet littoral 3 n’a pu être mené à son terme et c’est bien regrettable car il y a urgence à restaurer ce site remarquable propriété du Conservatoire du Littoral en supprimant le parking et ce petit tronçon de route côtière afin de préserver ce site magnifique au patrimoine biologique très riche en espèces.