Il y a 50 ans la loi du 10 juillet 1975 actait la création du Conservatoire du Littoral, cette initiative visionnaire était destinée à sauvegarder les littoraux et les espaces lacustres dans un contexte d’urbanisation galopante et de développement de tourisme de masse. L’approche du conservatoire est pionnière et est basée sur l’acquisition foncière en partenariat avec les acteurs locaux. Dans les années 2000 l’aménagement du littoral sud des Sables, la corniche du Château d’Olonne a été réalisée en plusieurs temps, Littoral 1 du Tanchet au Puits d’Enfer puis Littoral 2 du Puits d’Enfer à la baie de Cayola. Le site du puits d’Enfer et du circuit automobile était propriété de l’ASA. Suite à la fermeture du circuit le Conservatoire du littoral a pu négocier et acquérir tout cet espace remarquable en 2012 . La mairie travaille alors sur un projet littoral 3, portant sur une renaturation avec retrait de la route littorale car elle avait subi d’importantes dégradations lors de la tempête Xynthia Ce projet n’a pas été validé en 2019 par la nouvelle municipalité. Qu’en est-il aujourd hui ?
Le site du puits d’enfer est un espace remarquable et très fréquenté, un nouveau projet de renaturation et protection de ce site se prépare … et il y a urgence ! Un grand nombre d’habitats sont menacées par le piétinement, les vélos, les poussettes… Ces habitats particuliers concernent des espèces rares et vulnérables.
Les falaises de granite ou de gneiss sont géologiquement remarquables et nous révèlent les racines d’une montagne Varisque (Hercynienne) formée vers 320 millions d’années par collision de deux continents. Cette énorme montagne Varisque s’est fracturée, usée. Aujourdhui la mer s’engouffre de façon spectaculaire dans les fissures(diaclases) en les élargissant de plus en plus.

Armérie maritime (Armeria maritima)

En haut de falaises, la pelouse disparait, quelques plantes résistent au piétinement et se réfugient entre les rochers, la Criste marine( Crithmum maritimum), l’Armérie maritime (Armeria maritima)et le Plantain corne de cerf(Plantago coronopus). Les falaises sont aussi fragilisées par l’arrivée d’eau douce qui ravine la falaise . Une flore particulière se retrouve dans les fissures, Samole de Valerand, Spergulaire des rochers, le Rumex des rochers.
Une roselière s’installe en haut de falaise avec roseaux Phragmites australis et joncs Joncus acutus , Juncus maritimus En alternance avec ces zones humides, sur le haut des falaises, on retrouve des dunes fossiles témoins d’une époque où le niveau de la mer était plus élevé, ces dunes contiennent des espèces protégées , elles sont fragiles et terriblement menacées par le piétinement.

Nous traversons la route pour nous retrouver sur une ancienne partie du circuit nous retrouvons des pelouses dunaires très dégradées mais où l’on peut trouver des espèces remarquables au printemps, nous sommes devant le domaine de l’Estran.


L’ajonc d’Europe illumine les lieux avec ses fleurs jaunes sentant la noix de coco , nous observons le pourpier , le plantain lancéolé, le plantain corne de cerf , des champignons forment des ronds de sorcière, ce sont des mousserons ou Marasme des oréades, et un peu plus loin André nous montre des Pipits farlouses. Nous observons une plante invasive, la Sporobole tenace (Sporobolus indicus) présente dans tous les lieux très fréquentés.
Après avoir traversé la rue des Marchais qui impose une coupure des milieux nous sommes sur le circuit et cheminons sur ces espaces dunaires ou dunes fossiles, la corneille noire, l’alouette lulu se font entendre.

En allant vers le sud, nous trouvons une dépression proche de la route c’est une belle zone humide avec saules et roseaux.
La suite du parcours nous emmène le long du ruisseau du Puits Rochais bien boisé, de chênes verts , de pins maritime mais aussi du Cormier( Sorbus domestica) espèce méditerranéenne avec ses fruits appelés corme , de belles fougères sont présentes touffes de Scolopendre officinale ( Phyllitis scolopendrium)et de Fougère male Dryopteris filix-mas caractéristiques de bois en bordure de ruisseaux. Nous entendons la Bouscarle de Cetti.
Nous remontons vers les dunes boisées où nous retrouvons les fougères aigles (Pteridium aquilinum), les genets à balai (Cytisus scoparius), des Robiniers faux- accacia, les Pins maritimes et le Chêne vert, et une belle station de bruyère cendrée (Erica cinerea).

Nous continuons notre progression le long du puits Rochais jusqu’à la route où un ouvrage a été fait sur le ruisseau avec une bordure en béton et un passage à loutre.
On remarque du fragon, le petit houx, du laurier sauce , de la bruyère cendrée qui illumine de rose un parterre vert où s’éparpillent différentes espèces de champignons : Amanite citrine, , Bolet bai, sclérodermes , geastre , Marie Claude, la pro du champignon, montre une Fausse girolle Hygrophoropsis aurantiaca, la vraie n’a pas de lamelles mais des plis !

Dans la dune Nicole présente une graminée à brosse, la canche blanchâtre ( Corynephorus canescens ) et de la Roquette Eruca vesicaria.

Retour par le sentier des falaises jusqu’au parking. La matinée était bien agréable avec ce joli parcours et le soleil pour découvrir toutes les richesses du site.
Merci à André, voici la liste des oiseaux et mammifères observés ou entendus :
- Goéland marin, Goéland argenté, Goéland brun, Mouette rieuse, Grand cormoran, Héron cendré, Pipit farlouse, Alouette lulu, Rougegorge, Mésange huppée, Mésange charbonnière, Pouillot véloce, Pic épeiche, Pie bavarde, Corneille noire, Bouscarle de cetti, Geai des chênes et Tarier pâtre
- Traces de Sanglier, Chevreuil, Lapin de garenne, Renard et Ecureuil.
Pascale Leconte et Nicole Barot












