Nous avons reçu le comité de direction de la DDTM sur l’Ileau de Champclou, accompagné de deux de ses techniciens chargés de Natura 2000. La direction départementale des territoires et de la mer est un service déconcentré de l’État, placé sous l’autorité du préfet (www.vendee.pref.gouv.fr).
Joël Angamouttou, son conseiller de gestion et management, a présenté l’objectif de cette visite-découverte à la quinzaine de cadres présents, dont le directeur M. Gérard : examiner concrètement des espaces naturels restaurés et entretenus pour maintenir des espèces protégées. Olivier Gasgnier a mis l’accent sur la biodiversité, le contexte du site Natura 2000 de 2800 ha et les différents contrats possibles : certains pour les surfaces agricoles (MAE), d’autres hors PAC (non productifs) mettant en œuvre les actions du document d’objectifs du site. C’est à ce titre que l’APNO a réalisé 2 contrats 2010-2015 et 2017-2022 lui permettant d’assurer sur ses parcelles le fauchage avec export.
(Iris reichenbachiana)
Puis Gérard Jean-Toussaint a fait état des dossiers d’incidences sur les sites Natura 2000 : ces dossiers sont au nombre d’environ 180 par an pour la Vendée.
Patrick Guéguen a présenté l’APNO, association fondée en 1971, ses objectifs et ses actions notamment la décision d’acheter ces parcelles par une souscription dans les années 1990 pour préserver la biodiversité de ces terrains. Le préfet a pris un arrêté de protection de biotope concernant l’Ileau de Champclou. Patrick a déploré les atteintes à l’environnement de plus en plus importantes avec un nombre croissant d’activités sportives sur le site Natura 2000 notamment en forêt et sur les marais.
Nicole Barot a invité le groupe à découvrir cet ilot bien original de 4 ha sur sous-sol calcaire, situé au cœur des marais, constitué de pelouse avec une flore très intéressante, iris maritime Iris reichenbachiana en limite nord de répartition, graminées diverses, une gentianacée Blakstonia perfoliata, des plantes hémiparasites Rhinanthus minor, des plantes parasites les Orobanches , des papillons, d’autres insectes, des araignées…
Yves Wilcox a décrit les différentes orchidées du site et leurs originalités et fragilités ; il a passionné un auditoire attentif et intéressé.
(Ophrys apifera)
Nous avons ainsi pu observer les conséquences du dérèglement climatique sur la biodiversité avec des graminées très hautes et peu d’insectes volants. Nous essayons de préserver et de valoriser ce patrimoine que l’APNO gère depuis 30 ans. Sans gestion approprié tout serait en friche arbustive, on peut prendre conscience de cette longue expérience de reconquête sur une friche arbustive (débroussaillage puis fauche avec export et pâturage)
René Soulard a donné des détails et informations sur les oiseaux des marais saumâtres et fait observer l’échasse blanche et l’avocette.
Quelques instants plus tard, le groupe se retrouve dans les Bourbes de l’Allerie, un endroit surprenant de la forêt d’Olonne où l’on retient la confrontation de la dune boisée et d’un milieu aquatique d’eau douce. C’est un bas marais alcalin de 19 ha avec des zones de tourbières, de marécages boisés de saules et d’aulnes, de roselières avec marisque, massette et roseaux ainsi que de mares. Les touffes de carex poussent à la verticale pour se mettre hors d’eau et constituent des touradons. On y trouve la fougère des marais Thelypteris palustris, l’iris des marais Iris palustris, le trèfle d’eau Menyanthes trifoliata… La faune est également remarquable avec de nombreuses espèces d’odonates, de lépidoptères, d’amphibiens et d’oiseaux.
(Cetonia aurata)
(Thelopteris palustris)
Sur cet espace d’une biodiversité remarquable, l’APNO est propriétaire de 7 parcelles et actuellement le Conservatoire du littoral continue d’acquérir de nouvelles parcelles (zone de préemption). En 2012 l’APNO a creusé une mare dans le cadre d’un contrat Natura 2000.
En 2022 dans le cadre du PRAT (projet régional d’action en faveur des tourbières) mené par le CEN PL (conservatoire d’espace naturel des pays de la Loire) un diagnostic hydro-géologique a été réalisé. Le travail doit se poursuivre pour préciser des objectifs de protection à long terme.
