Plage de la Paracou, 30/09/18

Vent froid du matin sur le parking de la Paracou !
(N’oubliez pas: cliquez sur les images pour les avoir en grand)

47 personnes se pressent pour écouter Anne-Marie présenter la sortie d’aujourd’hui (1). Le panneau conçu par l’APNO en 2016, à la demande de la commune des Sables d’Olonne, présente la dune bordière de la Paracou: différentes zones parallèles au rivage, flore et évolution de 1979 à 2014. L’objectif est de permettre aux usagers de la plage de connaître le milieu et la nécessité de protection; l’accent est mis sur la rôle constructeur et/ou fixateur de la végétation très particulière des sables littoraux, ainsi que sur la protection contre le piétinement qu’assurent les ganivelles.
Nous nous dirigeons ensuite vers la terrasse du Poste de Secours (2) où Anne-Marie nous commente des photos aériennes montrant l’évolution du trait de côte de 1957 à nos jours…


A la limite de la dune, le trait de côte en 1957, est à peu près rectiligne malgré le sable prélevé pour la  construction des blockhaus.
Mais plus tard, on voit des traces d’une fréquentation croissante de la plage  : multiples chemins perpendiculaires à la côte, et aussi à travers la dune.
1971

1973

1979

Ici, l’agent principal de l’érosion, c’est l’homme, pas la mer  !
Voilà pourquoi un projet de reconquête de la dune est engagé en 1980 par le Lycée Savary de Mauléon à partir d’un cours d’ Ecologie ; fortement soutenu par l’APNO (et également par Vivre à La Chaume), ce projet ira son terme grâce à l’engagement de la commune des Sables d’Olonne et à l’aide technique de l’ONF (Office National des Forêts). Fin avril 81, mise en place de piquets et fagots par 90 élèves aidés par les responsables associatifs; très vite, le système capte du sable apporté par le vent: le niveau de la dune s’élève.
1981
Au printemps 82, germination des espèces pionnières annuelles de ce milieu salé enrichi par les algues: à chaque pied, un monticule de sable.
1982
En 83, les rhizomes des graminées font surface: chiendents des sables et oyats élèvent continuellement le niveau et permettent, sur un sol de moins en moins salé, l’arrivée de plantes compagnes (euphorbe paralias, liseron et pourpier des dunes…). Protégée du piétinement, la dune mobile se rebâtit sans aucune intervention, et se répare après chaque tempête. A l’arrière, la dune fixée, dégradée par les passages et le recouvrement de sable, a retrouvé une couverture quasi-totale de végétation.
2014

On peut apprécier cette dynamique dunaire sur le dernier secteur clôturé à notre demande, à l’entrée sud de la plage (3): soude brûlée, cakilier, renouée maritime, et cette année euphorbe peplis, plante protégée rare mais abondante en Olonne, pour peu qu’on ne la piétine pas; à l’arrière, les graminées constructrices dont la ligne se rapproche de la mer. Ainsi la dune gagne en hauteur, mais aussi avance vers l’océan. Une tempête d’hiver peut la faire reculer, elle est capable de se reconstruire – sauf si le niveau de la mer s’élève brutalement…
Voir en fin de document la liste des espèces relevées en
septembre 2018 sur la dune mobile dans la zone protégée par les ganivelles.

Euphorbe peplis (Euphorbia peplis)
Chardon bleu (Eryngium maritimum)
Liseron des sables (Calystegia soldanella)
Cakilier maritime (Cakile maritima)
Pourpier de mer (Honkenya peploides)
Euphorbe maritime (Euphorbia paralias)

Comment le Cakilier « retient » le sable:

Chiendent des sables (Elymus farctus)
Oyat (Ammophila arenaria)

Au-delà de cette observation, en cheminant en haut de plage, absence des pionnière : les « baigneurs » s’installent au ras des protections. Puis la traversée de la dune bordière par le chemin piétonnier permet de retrouver la variété maritime de l’armoise champêtre, l’immortelle des dunes, le raisin de mer et les mousses, plantes adaptées à la sécheresse (4). Attendons le printemps pour y revoir les stars que sont le rosier pimprenelle et l’œillet des dunes ….
Giroflée des dunes

La promenade se termine par le sentier en haut de dune (5). Nous pouvons voir les anciennes casses qui étaient encore cultivées dans les années 50 et que l’on distingue encore sur les photos aériennes actuelles (voir page suivante). Des pieds de vigne se maintiennent et donnent un délicieux raisin !
Ancienne vigne des casses

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Paracou septembre 2018 :
relevé des espèces sur la dune mobile protégée par des ganivelles
* Oyat Ammophila arenaria
* Cakilier maritime Cakile maritima
* Soude brulée Salsola kali
* Euphorbe peplis Euphorbia peploides (4 pieds) Protection au niveau national
* Panicaut maritime Eryngium maritimum
* Pourpier de mer Honckenia peploides
* Giroflée Mathiola sinuata
* Arroche des sables Atriplex laciniata
* Renouée maritime Polygonum maritimum
* Chiendent des sables Elymus farctus
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A regarder également:
https://parisse17.files.wordpress.com/2018/05/evolution-de-la-paracou-mai2018.pdf
https://parisse17.files.wordpress.com/2018/08/j-bot-soc-bot-france-32-2005.pdf
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Sources:
Géoportail (1950-1960)
Google Earth (2017)

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