Criste Marine

La Criste marine (Crithmum maritimum) aussi appelée Crithme ou Fenouil marin ou Perce-pierre est une plante vivace, de 20 à 50 cms de haut au port buissonnant, de la famille des Apiacées (ex Ombellifères). Elle fleurit de juillet à octobre en larges ombelles vert- jaunâtres. La pollinisation est entomogame (par les insectes).
Plante commune en bord de mer; elle pousse sur les
falaises, rochers et sables du littoral de la Manche, de l’Océan Atlantique et de la Méditerranée. C’est l’une des rares plantes capables de survivre sur des rochers régulièrement atteints par les vagues. Elle est également très résistante à la sécheresse.
Son nom provient du grec crithe = orge, en raison de la ressemblance des fruits.

Entrée Plage de la Paracou

Son nom de perce-pierre n’est pas usurpé !

Les feuilles sont charnues et comestibles. Riche en iode et en vitamine C, la plante a jadis été utilisée contre le scorbut. Elle était également utilisée comme aromates dans les conserveries bretonnes. Ainsi, dans son livre « Les 1544 plantes sauvages de Vendée », Alfred Hérault (membre de l’APNO) signale que par manque de citron, pendant la guerre, on en ajoutait dans les conserves de maquereaux au vin blanc.
Déjà le médecin et botaniste grec Dioscorides (1er siècle ap. JC) écrivait: « Les racines, graines et feuilles, cuites avec du vin sont utiles pour la rétention urinaire et provoquent des menstruations*. Mangez cru ou faites cuire le crithme et conservez également dans la saumure ».
* De nos jours, les huiles essentielles de Criste marine sont interdites aux femmes enceintes.
Le saviez-vous ?

W. Shakespeare (1564-1616) dans sa pièce « Le Roi Lear » parle des dangers de la cueillette de la Criste sur les falaises des côtes anglaises. Jusqu’au XIXème siècle, la Criste était vendue sur les marchés de Londres.
« Avancez, monsieur ; voici l’endroit… Halte-là !
Que c’est effrayant et vertigineux de plonger si bas ses regards !
Les corbeaux et les corneilles qui fendent l’air au-dessous de
nous ont tout au plus l’ampleur des escargots. À mi-côte pend
un homme qui cueille du perce-pierre : terrible métier ! Ma foi, il ne semble pas plus gros que sa tête. Les pêcheurs qui marchent
sur la plage apparaissent comme des souris ; et là-bas, ce grand
navire à l’ancre fait l’effet de sa chaloupe ; sa chaloupe, d’une
bouée à peine distincte pour la vue. Le murmure de la vague qui
fait rage sur les galets innombrables et inertes ne peut s’entendre de si haut… Je ne veux plus regarder ; la cervelle me tournerait, et le trouble de ma vue m’entraînerait tête baissée dans l’abîme. »
Le Roi Lear, Acte IV, scène 6. Traduction de François-Victor Hugo (fils de Victor…)

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