Sortie APNO à la Gachère – 24 septembre 2023

La sortie APNO du 24 septembre 2023 s’est déroulée à La Gachère (Communes des Sables d’Olonne au sud de l’Auzance et Brétignolles sur mer au nord de l’Auzance) de 10h à 12h.

Marée basse 5h45- coefficient 35-Soleil – 16 personnes présentes

De part et d’autres de l’estuaire de l’Auzance, les ensembles dunaires sont assez bien conservés et riches d’un point de vue botanique, ils forment un rempart naturel pour les zones de marais situées à l’arrière. Ainsi le Havre de la Gachère présente des milieux d’un grand intérêt écologique, les vasières halophiles et sub-halophiles en situation d’arrière-dune. On distingue deux niveaux, la slikke et le schorre (termes néerlandais), ce sont des zones de transition écologique entre plusieurs écosystèmes terrestres et marins ; Leur végétation est adaptée aux conditions d’humidité, de submersion et de salinité d’eau variable.

Un ouvrage sur l’Auzance, l’écluse de la Gachère, a été refait après le passage de la tempête Xynthia. Il permet de réguler les mouvements d’eau qui alimentent les marais situés à l’arrière. Un mouvement de grève de la part du gestionnaire des portes de l’écluse courant août a entraîné des perturbations dans les activités du marais et la mortalité de nombreux poissons.

Dans la dune grise Patrick a montré un aperçu de la faune présente dans les chênes verts avec battage et parapluie japonais, recherchant notamment les araignées ; la faune recueillie est surtout constituée d’individus juvéniles rendant la détermination difficile à vue d’œil.

Les escargots des dunes Theba pisana et Cochlicella acuta sont agglutinés sur les plantes ou sur les piquets de bois pour échapper à la chaleur due à un très fort ensoleillement.

Sur notre parcours dans la dune, nous observons quelques espèces protégées dans notre région la renouée maritime ( Polygonum maritimum, protection Bretagne et Pays de Loire), l’œillet de France et des dunes (Dianthus gallicus, protection nationale N1, endémique à aire restreinte), l’asperge prostrée (Asparagus officinalis ssp prostratus, protection cueillette interdite sur le littoral) et un petit coléoptère qui lui est associé le criocère de l’asperge ( Criocerus asparagus) mais aussi le pavot cornu Glaucium flavum, l’immortelle des dunes (Helichrysum stoechas), le raisin de mer (Ephedra distachya), l’Armérie des Sables (Armeria arenaria ), la giroflée des dunes (Mathiola sinuata), l’armoise de Lloyd (Artemisia campestris ssp.maritima), Bugrane rampante maritime (Ononis repens ssp .maritima)

Le schorre aussi appelé pré-salé correspond à la partie supérieure des vasières qui est recouverte lors des pleines mers de vives eaux. L’espèce végétale caractéristique est l‘obione (Halimione portulacoides) qui forme de véritable tapis et constitue un refuge et une ressource alimentaire pour de nombreuses espèces marines. Dans la partie haute et moyenne du schorre, on trouve la soude ligneuse (Sueda vera) et la soude maritime (Sueda maritima), la salicorne en buisson (Salicornia pruinosa), deux espèces de statice (Limonium auriculae-fructicosum et Limonium vulgare), l’inule fausse criste (Limbarda crithmoides), l’élyme piquant (Elymus picnanthus). Dans la partie basse du schorre, la salicorne en buisson est remplacée par la salicorne vivace (Salicornia perennis) et côtoie l’Aster maritime (Tripolium pannonicum) en pleine floraison.

La slikke désigne la partie inférieure de la vasière, la partie recouverte à toutes les marées hautes. Les vases sont généralement nues ou pauvres en végétation. Elle est essentiellement peuplée par une espèce de salicorne annuelle herbacée qui est récoltée et consommée, la salicorne d’Europe (Salicornia europaea s.lato). Elle abrite une biomasse bactérienne importante (qui joue un rôle important dans les processus d’épuration des eaux et de recyclage de la matière organique), de nombreuses espèces de bivalves, de petits gastéropodes, de crustacés, de poissons, de vers. De nombreux oiseaux viennent se nourrir dans ces vasières

Tout le long de notre parcours, nous avons pu observer des tournepierres à collier, l’aigrette garzette, de nombreux oiseaux en migration, le traquet motteux, la bergeronnette grise, la bergeronnette printanière, la linotte mélodieuse, l’alouette lulu, le faucon crécerelle, l’hirondelle rustique en migration, le goéland brun, le goéland marin, la spatule blanche,…

Les papillons sont aussi en migration et vont vers l’Espagne ou l’Afrique. Nous avons observé Soucis, Vulcains et Piérides. Les orthoptères étaient peu présents. Le criquet italien Calliptamus italicus a pu être vu et un coléoptère caractéristique, le staphylin Staphylanus oleus, sur le chemin. La prospection d’araignées par tamisage de litière et mousse a été peu fructueuse.

Belle sortie pour marquer ce début d’automne.

Nicole Barot