Sortie nature au Logis du Fenestreau 28 Novembre 2021

  • Puissante famille du Bas-Poitou dès le XIVème siècle, les Bouhier ont donné naissance à plusieurs branches familiales dont l’une s’allia à la Maison Royale de France, sous Henri IV.
  • Certaines familles (de Rodelec. de Chanterac, d’Audiffret…)se sont appropriées les terrains de St Gilles à Olonne

Certaines d’entre elles possédèrent leur château :

Chateau Beaumarchais à Brétignolles

Château de La Vérie à Challans

Logis Bouhier de la Bergerie, Quartier du Passage

Et le Logis du Fenestreau au Château d’Olonne

  • Ces demeures témoignent de la richesse de cette famille dont l’ancêtre olonnais, Jean Bouhier, seigneur de La Bauduère à Olonne ayant son fief des Établières à Sainte Foy, était armateur aux Sables d’Olonne au XVème siècle. Cette richesse s’est établie par la pêche à la baleine, puis à la morue sur le Grand Banc de Terre-Neuve.
  • Son petit-fils, Robert Bouhier reçoit du Prince de Talmont, à titre de dédommagement, les terres du Fenestreau en 1558 et y fait construire sa « maison noble »; la propriété comprend des prés, jardins, vignes, garennes, bois, taillis, prés, dépendances, moulin à vent, métairies et borderies. Robert, fils de Robert, conseiller secrétaire du Roi, devient le nouveau seigneur des Fenestreau. Robert, petit-fils de Robert à un fils, Vincent-Robert. A sa mort, son épouse cède le domaine à François de La Trémoïlle, marquis de Royan, Comte d’Olonne et baron d’Apremont.
  • Et ainsi de suite jusqu’à … La Révolution. Le logis du Fenestreau est saisi et declaré bien national. En 1793, il sert de cantonnement militaire. Puis est vendu en 1798. Selon le procès-verbal, la maison du Fenestreau consiste en onze chambres basses et onze chambres hautes , trois cabinets, trois tours, dont une servant de chambre de domestique, deux écuries, deux remises, deux greniers, une prison, un toit à cochon, une grange à foin, un toit à vache, une cave, un caveau, une autre chambre servant de boulangerie … 
  • Le logis dans ses formes actuelles fut reconstruit en 1810 sur les fondations de l’ancien château. Ainsi, les caves voûtées sont d’origine, de même que les communs et le porche d’entrée sur lequel figurent les armoiries de la famille Bouhier. Différents propriétaires s’y succédèrent jusqu’en 1885, date à laquelle Louis Césaire Colins, Inspecteur Général des Eaux et Forêts, en fit l’acquisition. Son fils, Henri Colins, maire du Château d’Olonne, conseiller général et député de la Vendée, est le président fondateur en 1924 la revue historique OLONA. Son fils Paul sera maire du Château d’Olonne à sa suite de 1933 à 1947.
  • Le logis se transmet au sein de la famille Colins jusqu’à l’acquisition par la ville des Sables d’Olonne en 2020 dans le cadre du plan Forêt-Climat 2050. Le bois comprend 40 000 arbres sur 25 hectares, sa gestion est confiée à l’ONF.
  • Pour finir cette présentation, Lettre d’Henri Colins à son père en 1887, extrait :

« De la propriété, on peut voir Les Sables, les dunes parsemées de pins et au dessus, la ligne de la mer. On accède au Fenestreau par deux entrées qui aboutissent au porche. L’une vient du côté de l’église, longe le vallon de Tanchette (sic) et passe devant la petite métairie de la porte. Quelques arbres feuillus, une cinquantaine de pins et d’épicéas plantés il y a une douzaine d’années, la bordent du côté de la pente herbue. L’autre entrée, la principale, part de la route, traverse deux champs de la grande porcherie, descend dans le vallon et remonte au porche. De grands arbres, peupliers et frênes forment une avenue à partir du vallon sur une centaine de pas. Le vallon de Tanchette (re-sic) est une prairie avec de beaux peupliers, un étang qui renferme des carpes, anguilles et tanches. Il y a une fontaine qui fournit de la bonne eau et un lavoir …La cour renferme un beau magnolia, des lauriers-thyms, des petits camélias et quelques marronniers. Le jardin est enclos de murs. »

  • À vous de jouer au jeu des sept différences à 134 ans d’intervalle !

Pour plus amples informations, je vous recommande :

Maisons d’armateurs & belles demeures du pays d’Olonne aux Éditions de Beaupré 

Le Bulletin Olona n°253, article de Yanice MICHAUD