Pour M. Barbereau

M. Barbereau« C’est à l’APNO que j’ai rencontré Camille et Robert Barbereau,  sablais d’origine très attachés au pays d’Olonne. Probablement dans les années 70 ; je les revois tous deux se chargeant de mettre en place la première exposition de l’APNO sur la dune ;  ou accompagnant les élèves du Lycée bleu  lors de travaux de protection à la Paracou,  : toujours disponibles, et d’un dévouement total, comme ils l’avaient été dans leurs métiers d’instituteurs et de professeurs.

 Car tous deux étaient gens de conviction, ayant foi dans l’école de la République, à qui ils ont tout donné. Aussi, à la retraite, remplir une mission d’information et d’éducation du public allait de soi pour eux. Le couple adhéra très tôt à l’APNO que la trésorière de l’époque, une de leurs amies – Juliette Billaud –  leur avait présentée. Monsieur Barbereau fut ensuite secrétaire de l’association de 1981 à 1990, et vice-président en 91 et 92 . Alors qu’il venait d’accepter le poste de président, début 1993, Camille Barbereau disparaît, quelques semaines après le diagnostic de sa maladie ; elle  lui avait demandé de ne pas quitter ses responsabilités associatives : il a donc continué à remplir sa fonction, autant par fidélité que par devoir. Et si la tâche a parfois été lourde, elle l’a certainement aidé à survivre ; il était responsable de l’association lorsque fut engagée l’opération d’acquisition de terrains à valeur patrimoniale Flore des Olonnes, qui dure encore. A l’approche du  changement de siècle, après quelques accidents de santé, il demanda à passer le relais, sans pour autant cesser de s’intéresser à la vie de l’association, dont il resta président d’honneur et administrateur jusqu’en 2013.

 Camille, Robert Barbereau et moi, nous nous sommes tout de suite bien entendus. Elle, expressive et chaleureuse ;  lui, cachant une vive sensibilité derrière une réserve protectrice ;  tous deux, si attentifs et bienveillants. Devenu veuf, Monsieur Barbereau a toujours gardé la tête haute;  et éprouvé par  divers accidents, il  chaque fois repris courage. Jusqu’à ces dernières années, curieux de l’art et des spectacles, il allait souvent à Paris et  à Nantes : « ah ! quand je sors de la gare de Nantes, je vois des jeunes ! ». Cependant, il était très affecté par les disparitions successives de ses nombreux amis, tels Marcelle et Guy Guimbretière avec qui il a tant partagé  –  c’était la rançon de l’âge ; mais lorsqu’il évoquait son statut de nonagénaire, je lui disais qu’on ne devient vraiment vieux que lorsqu’on ne s’intéresse plus qu’à soi. Or Robert Barbereau, soucieux des événements locaux, et  parcourant longuement chaque jour le quotidien « le Monde », avait gardé assez de jeunesse pour se tenir informé de tout.

C’est le souvenir que nous garderons de lui. »

Anne-Marie GRIMAUD– 5 mars 2015